Le Problème (résumé succinct) :


Publié le 14 novembre 2014 par Pierre Evesque, revu fin juin 2015 .

Depuis 1999, j'édite un journal scientifique, appelé " Poudres & Grains", stocké sous forme papier à la BNF et lisible directement sur le net ." Poudres & Grains" est d'accès gratuit, téléchargement libre. Il est basé sur le "reviewing a posteriori", c'est à dire après publication, sous la forme de commentaires (ou d'articles) signés par les lecteurs ayant au moins un PhD. Ceci est en réaction du nombre croissant de journaux scientifiques à "reviewing a priori" qui n'appliquent que partiellement les règles éditoriales déontologiques, et dont le nombre croît très vite depuis vingt ans.

De plus je demande une meilleure prise en compte de la déontologie scientifique par les instances qui évaluent les chercheurs, et j'ai déposé quatre témoignages imprimés (avec copie sous forme pdf) dans le conseil de mon laboratoire, le MSSMat, umr 8579 cnrs, ecp. J'y ai rassemblé entre 2010 et 2013 (i) un certain nombre d'abus de rejet d'articles que j'ai moi-même constatés (Témoignage n° 1), (ii) les efforts que j'ai entrepris pour faire la promotion de Poudres & Grains (Tém 2), (iii) les réponses des instances de gestion de la recherche (Tém.3), puis (iv) la méthodologie que j'ai utilisée pour permettre aux autres personnels de la recherche pour m'aider dans cette tâche de valorisation et de promotion de la déontologie scientifique. (téléchargement à la fin de l'article). (J'y ai rajouté récemment (2015) 4 autres témoignages Tem (5 à 8) qui relatent un certain nombre d'écrits, mails,. qui me semblent refléter le harcèlement que je subis de la part de mon employeur)

J'ai par ailleurs demandé au cnrs, chaque année depuis 2000, de faire évaluer le journal Poudres & Grains, puis à l'académie des sciences, puis à un éditeur de collection scientifique. Ceci n'a jamais été réalisé.

Depuis 2007-2008 les actions de mon employeur contre ma façon de procéder se sont durcies, tout en refusant d'en déclarer les motifs et les faits qu'on me reprochait (en fait je ne pense pas avoir de torts sérieux dans ce conflit, ayant toujours eu mon quota de financements extérieurs, de publications classiques,. ; par contre, grâce à Poudres & Grains (et à des articles dans d'autres revues) j'ai pris part à un certain nombre de sujets débattus depuis 20 ans sur les granulaires et les positions que j'ai défendues ont souvent été « gagnantes», chose plus que remarquable dans une carrière de recherches, chose qu'il est difficile de faire admettre par la hiérarchie quand on est seul et isolé ; mais je n'en tire aucune gloire, ayant eu surtout des maîtres disposés à m'apprendre ce qu'ils savaient (de Gennes, Biarez, Habib, Luong), et moi à écouter et à interpréter,

En 2009, après/grâce à un AVC et un infarctus, on m'a diagnostiqué des difficultés à m'exprimer à l'oral (ce que j'avais probablement depuis ma naissance, mais qui s'est amplifié et surtout dont la hiérarchie a voulu se servir à mes dépens). J'ai été suivi par un neurologue et une orthophoniste, qui m'ont reconnu normal et pouvant travailler correctement. (Ceci a été une aubaine compte tenu de ce qui m'arrive maintenant ; et les articles de Poudres & Grains de 2009 à 2012 montreront que j'y exprimais des idées correctes très peu acceptées dans la littérature classique, et que mes qualités mentales n'étaient pas altérées,).

Donc, en 2012, le CNRS veut traiter ma volonté d'indépendance et de déontologie par le mépris et la psychiatrie..... Avec l'aide de l'ECP, il monte un dossier pour le comité médical, et me demande de voir un psychiatre dont l'expertise conclut à un sentiment de harcèlement fort poussant à un risque de dépression importante ; et l'expert demande un arrêt de 3 mois avec suivi psychiatrique.

Prenant au sérieux le diagnostique, je consulte tout de suite en psychiatrie hospitalière entre Fev 2013 et Mai 2013. La conclusion de mon psychiatre était que je n'étais pas malade et qu'il ne pouvait rien pour moi. Par contre il a refusé de le dire au comité médical. J'ai donc demandé mon dossier médical à l'hôpital psychiatrique et l'ai apporté et donné au Comité Médical le jour de sa tenue (15 Mai 2013). J'ai donné aussi le mémorandum de défense bâti par mon avocat.

Pour moi, j'avais suivi la prescription, et j'avais la réponse: je suis sain d'esprit et de corps, capable de travailler, pas dangereux. Mais je souffre de harcèlement vertical réel. Je ne risque une dépression qu'en arrêtant mon combat ou mon axe de recherche. Pourquoi, diantre, les médecins-experts ne le déclarent-ils pas ? J'ai donc demandé aussi l'avis du Comité Médical Supérieur (CMS), qui s'est prononcé contre ma position le 25 Février 2014, sans transmettre le résultat à la justice, et sans que j'ai pu vérifier (même encore en Juin 2015) le contenu réel dossier CMS et malgré mes demandes.

Le CNRS et son comité n'ont rien voulu savoir, et ont voulu abuser de leur autorité, comme le démontre la requête de mon avocat de Mai-Juin 2013, car le CNRS a refusé l'effet suspensif de la demande d'appel au CMS, et m'a forcé au congé d'office. Par la suite, il n'a pas pris mes intérêts à cour en demandant expressément au CMS d'avertir la justice dès que l'avis du CMS serait pris (27/2/2014) et ne m'a transmis le résultat qu'après le jugement, et l'ai reçu le 31/7/2013. C'est un refus réel d'agir selon la réalité chronologique.

De plus, il n'y a qu'un délai de 2 jours entre comité médical du 15 Mai 2013 et la prise de décision de me mettre en arrêt longue maladie d'office de 6 mois ; par contre le CNRS a retardé d'1 mois l'Appel au CMS, malgré mes demandes successives, à commencer par celle faites le jour même du et au Comité médical. Il est clair qu'il voulait me mettre par la suite à la retraite anticipée ; il refuse toujours de reconnaître le harcèlement. A croire que brimer la liberté de pensée est une chose normale pour les chercheurs. La révolution française semble avoir perdu son effet. Doit-on conclure que Newton et Darwin avaient raison de ne pas vouloir écrire, et publier leurs idées.

Comme je l'ai déjà mentionné, j'ai décidé d'attaquer cette décision du CNRS du 17 Mai 2013 au tribunal administratif (requête et ses annexes) ; parallèlement je dépose une plainte pour harcèlement auprès du procureur de la république (voir plainte, ses annexes sont substantiellement les mêmes que celles de la requête). Je ne me suis pas porté partie civile pour cette plainte, pour pouvoir, je l'espérais, être réintégré au même endroit.

Le jugement du 2 juillet 2014 casse cette décision, et me remet en fonction depuis Mai 2013. Je donne l'essentiel des pièces juridiques, elles sont libres de diffusion, et attestées par le tribunal.

Le CNRS n'a rien répondu au tribunal an cours des débats, acquiesçant ainsi aux faits.

Mais l'histoire ne s'arrête pas là :

Depuis, le CNRS a démoli sa décision du 17 Mai 2013 le 15 juillet 2014 (bien qu'elle n'exista plus du point de vue juridique de puis le 2 juillet 2014), pour la remettre à exécution le 15 juillet 2014 pour le même effet et à la même date (Mai 2013), sans preuve médicale supplémentaire, excepté l'aval du CMS, mais a-t-il été correctement informé ? De plus cet avis aurait dû apporter au tribunal à temps.

On voit ainsi comment l'état se permet d'enfreindre ses propres lois et ses chronologies. Avec de tels droits on peut faire croire à l'existence du père Noël.. (puisqu'on permet de ne faire intervenir un fait que bien après qu'il se soit réellement passé). Il a fallu donc intenter une seconde requête en Septembre 2014, pour faire annuler ce nouvel imbroglio.

De même, le CNRS a déposé un appel de la décision du 4 juillet 2014, avec en plus une demande de sursis, car cette décision du TA est applicable tant que la demande de sursis à exécution n'est pas décrétée.

Ainsi le CNRS est le champion du refus de la chose jugée. A mon avis, il viole le principe de causalité ; je sais bien qu'on essaye de nous faire croire à l' « homme nouveau ».. Mais il ne faudrait pas abuser de ce fantasme, aussi pernicieux que le LSD.

Je reviendrais sur ses nouveaux détails de procédure, qui montrent la façon d'interdire l'accès à une profession par un état aussi machiavélique que l'URSS en son temps, ou que ne l'a été Louis XIV avec les protestants. (voir l'article : Cour d'Appel et seconde requête pour connaître les dédales et incohérence du monde judiciaire ; le réseau d'aiguillage et de méandre est telle que rien ne garantie la réalité d'y être consignée correctement)

Avant de passer à la site de l'histoire, il me faut consigner quelques points :

Un point important à noter se trouve dans l'annexe 2 de la requête de juin 2013 : la pièce jointe n°2, issue du directeur de l'ECP, conteste le bien-fondé de mes démarches auprès de l'AERES. Interrogée l'AERES, m'a confirmé dans mon droit et devoir. Mais personne n'a soulevé ce point lors de l'évaluation de l'unité par l'AERES de Fév. 2014.

Quant à la plainte pénale, elle a été classée recevable dès Septembre 2013 ; j'ai été entendu par la police et une enquête de plus d'1 an a donc été ordonnée. Les faits ont été authentifiés. Puis une confrontation a eu lieu avec la direction, marquée par un refus de celle-ci d'accepter le harcèlement, et avec la volonté de me faire passer pour malade, seule raison du comportement de la direction, dit-elle. Visiblement, elle dénie pratiquement tous les faits, même le décompte réel de mes témoignages écrits (voir la fin de l'article)., nos échanges écrits .. Elle reporte les décisions sur sa hiérarchie, et accrédite la maladie « mentale » hypothétique; tout bonnement, c'est un refus de l'évidence, à mon avis... (Quand on veut se débarrasser d'un chien on l'accuse de la rage. Quand on se conduit mal avec un animal, jusqu'à le rendre dangereux, c'est le même problème ; mais la SPA est là ; tandis qu'ici la hiérarchie refuse de ce compromettre, ou peut-être même elle est au commande).
Ce refus d'accepter les faits, et cette volonté de me faire passer pour malade ont été noté par l'officier de police judiciaire dans le pv que nous avons signé, mais dont je n'ai pas eu d'exemplaire.

Puis, après analyse par le parquet, cette plainte a été classée le 24/12/2014, pour la raison que la mesure a été "décidée par une autre administration que la justice". A croire que les seules plaintes de harcèlement contre l'administration que le procureur ne veut traiter ne sont que celles liées à l'administration de la justice vis à vis de ses fonctionnaires!!! Pauvres juges, pauvres greffiers,..., si mal traités par leur administration! Ou pauvres fonctionnaires si peu considérés par la justice ?

J'ai fait appel de cette décision au Procureur Général de l'avis de classement de Décembre 2014 en Fev. 2015 ( Demande de révision du classement sans suite de la plainte pénale). Mais je n'ai toujours pas de nouvelle. Faut-il que je me porte partie civile pour que justice soit rendue ? Ce n'est même pas sûr.

Où va la France! La liberté de pensée était sa devise ; l'administration lui préfère le passe-droit administratif, les mesures autoritaires, le terrorisme intellectuel et la langue de bois, détruisant ainsi notre société, notre langue sans qu'on s'en aperçoive.

Je suis aussi obligé de passer par ce blog parce que ma page personnelle est bloquée par l'administration de l'ECP. Personne du laboratoire n'a osé parler de mon cas à l'AERES lors de l'évaluation du laboratoire en Février 2014. Je suis stupéfait par la passivité des instances d'évaluation scientifiques françaises, qui ne veulent ou ne peuvent pas faire remonter un désidérata de bonnes conduites.

En Novembre 2014, l'administration ECP a manipulé son service web et a tenté de supprimer une partie de Poudres & Grains. Face à cette attaque déguisée, nous avons pu remettre le site en ordre de marche complet, mais jusqu'à quand ? Faudra-t-il le déménager ?

Depuis le 12/1 /2015.
(voir la suite de la procédure à l'article Cour Administrative d'Appel et seconde requête en annulation)

Suite au refus d'aide de la justice pour faire respecter non seulement la déontologie scientifique, mais aussi pour contrecarrer le dénie de droit lié à ces abus, j'ai décidé d'avertir les lecteurs de Poudres & Grains de ces manouvres de terrorisme intellectuel en mettant en berne le journal. J'ai écrit un éditorial relatant ma prise de position contre tous les terrorismes. Il est normal de laisser chacun libre de croire ce qu'il pense bon, d'essayer de le convaincre qu'il a tort. C'est le propre de toute croyance. Ce n'est pas à l'homme d'imposer les dieux, ses dieux, mais aux dieux (ou à Dieu) de s'imposer à l'homme. Et à l'homme de respecter la croyance des autres hommes, leurs rites funéraire et autres, tant qu'on ne les lui impose pas.

Je pense qu'il est par contre vital de refuser de nier la réalité. C'est ma conception en temps que scientifique; elle n'est pas obligatoire ; les idéologues peuvent proclamer le contraire, mais on se heurte vite à une incompatibilité intrinsèque, qui est équivalente à développer un syndrome schizophrénique. Je pense que les civilisations qui nient certaines réalités seront limitées dans leur développement, et assez instables. De plus, la science, en se développant depuis 300 ans, a montré la grandeur et l'efficacité de cette hypothèse de la réalité, même si cette proclamation semble en perte de vitesse depuis quelques années: L'homme nouveau semble être un rêveur éthéré, fasciné par les jeux et les inventions humaines, prompt à idéaliser ses rêves....

Je ne donne pas cher de cet homme nouveau ; il risque de succomber à ces propres rêves-tourments-fantasmes. Mais pour l'instant il cautionne l'économiste, le financier, le politique et l'administratif, qui tiennent les rênes de l'économie et de la Finance., dont les lois restent floues et demandent à être déterminées. Ainsi que ses conseillers, l'homme nouveau refuse la déontologie scientifique « ancienne » (validée depuis seulement 200ans).. ; et le juriste lui emboîte le pas. On complique et on complexifie, croyant qu'on pourra faire des moyennes pour connaître la vérité, la réalité.

Bien évidemment ce moyennage (entre cases) sert simplement à nier l'idée originelle du classement. Delà un certains nombre d'impaires, de bévues administratives, judiciaires, économiques.

Convaincu de la perversité du système, j'ai entrepris depuis 15 ans de demander une réforme du système d'évaluation scientifique. A l'époque les travers me semblaient moindres que maintenant, mais tout de même choquants. On était depuis quinze ans déjà dans l'époque du « publish or perish », du "faites-vous voir aux congrès", du "parler à tout pris pour faire croire qu'on existe" ; pour ainsi dire c'était/c'est la revisite de la méthode Coué. (Comme en économie, on revisite les cercles de Ponzi). Et j'ai donc mené mon combat via un petit journal (Poudres & Grains) issu d'un bulletin de liaison entre scientifiques, servant à gérer un congrès éponyme. Je collectai aussi les manquements que j'observai dans la pratique de la déontologie (ou crus observer, c'est maintenant à vous de juger).

En effet pour compléter l'information sur la pratique de la déontologie scientifique par le CNRS, les laboratoires scientifiques..., j'ai décidé de mettre en libre accès les 4 témoignages que j'ai rédigés sur ce sujet, pour le Conseil de mon laboratoire (pour que celui-ci le diffuse aux autorités). Les 3 premiers témoignages concernent des problèmes réels que j'ai identifiés via des exemples [(i) exemples inqualifiables de rejets d'articles (témoignage n°1), (ii) raison pour lesquelles j'ai édité Poudres et Grains et demande de validation et de promotion de cette méthode (témoignage 2), (iii) demandes d'aide supplémentaires pour faire respecter la déontologie scientifique (témoignage 3).

(iv) Enfin le témoignage 4 est une conclusion partielle de cette étude, expliquant la méthodologie utilisée dans les 3 autres témoignages, puis récapitulant les textes et les témoignages, et en élaborant les conclusions auxquelles j'ai abouti après l'analyse des données).

(v) J'ai rajouté à cette liste les différents témoignages de mon harcèlement par l'autorité administrative et le Comité médical (Témoignages 5 à 8, ci-dessous).

Les Témoignages de P. Evesque (Vous pouvez télécharger ces pièces) :

Témoignage n°1 : problèmes éditoriaux et de reviewing
Témoignage n°2 : sur les actions de reconnaissance de Poudres et grains
Témoignage n°3 : sur la déontologie et le respect des normes d'évaluation
Témoignage n°4 : principe d'utilisation des témoignages - De la science à la « réalité » administrative et aux « nouveaux scientifiques de renom »
Témoignage n°5 : sur les harcèlements subis
Témoignage n°6 : sur le harcèlement en 2013 jusqu'au Comité Médical
Témoignage n°7 : (fin 2013) harcèlement lié à un comité médical "à la russe"
Témoignage n°8 : en cours de procès